MUSÉE DE CAPODIMONTE, Xve Siècle

Longueur Audioguide: 2.59
français langue: français
Auteur: STEFANO ZUFFI E DAVIDE TORTORELLA


Je vais maintenant vous parler de plusieurs peintures que vous ne pouvez pas laisser de côté lors de votre visite aux Galeries de Capodimonte.

Le grand retable scintillant de Simone Martini représentant Saint-Louis de Toulouse sur son trône est un chef-d’œuvre absolu de la peinture gothique internationale.

En 1317 le peintre siennois a été nommé chevalier par le roi de Naples Robert d’Anjou : apparemment le tableau célèbre un saint qui a été canonisé précisément cette année, mais puisque Louis était l’héritier du trône et avait abdiqué en faveur de son frère Robert, le tableau est en réalité un manifeste politique qui vise à légitimer le pouvoir angevin. Jamais une peinture n’avait eu un but de propagande aussi explicite. À côté du saint, apparaît en effet justement Robert au moment de recevoir la couronne des mains de Louis : imaginez que c’est le premier portrait réaliste d’un personnage vivant dans la peinture italienne ! Admirez également attentivement les cinq volets inférieurs, car les détails architecturaux sont représentés comme les verrait un spectateur qui se tiendrait debout exactement au centre du tableau !

 

Passez maintenant à la section du XVᵉ siècle dont Capodimonte possède quelques chefs-d’œuvre absolus.

Pour l’école florentine, je vous recommande fortement le panneau de la Crucifixion peint sur fond or par Masaccio, et la fabuleuse Vierge à l’Enfant et deux anges de Botticelli, un exemple du goût très raffiné à l’époque de Laurent le Magnifique.

Pour l’école vénitienne, je vous suggère, en revanche, une comparaison entre deux chefs-d’œuvre : l’austère et statutaire Sainte Euphémie peinte par Andrea Mantegna et la merveilleuse Transfiguration du Christ, où Giovanni Bellini nous révèle un nouveau sens du paysage et de la lumière atmosphérique.

Pour l’école de peinture napolitaine du XVᵉ siècle, à l’époque de la transition entre les Angevins et les Aragonais, je vous signale la figure du mystérieux Colantonio, sans doute l’artiste napolitain le plus intéressant du plein XVᵉ, célèbre également pour avoir été le maître d’Antonello de Messine. On trouve dans ses tableaux un soin extrême porté aux détails, mais aussi un sens toujours plus grand et plus sûr de l’espace et des volumes. Son œuvre principale est celle dénommée Ancône des Rocco, réalisée pour l’autel de San Lorenzo Maggiore. Dans un premier temps, le tableau était composé de plusieurs parties, mais il fut par la suite démembré et vous ne pouvez voir ici que deux panneaux intitulés : Saint-Jérôme dans son cabinet et Saint François remettant la règle aux ordres franciscains.

 

CURIOSITÉ : Comme je vous le disais, on détient très peu d’informations sur le peintre du XVᵉ siècle Colantonio. Mais une chose est certaine : il était capable de copier n’importe quel tableau de n’importe quel artiste. Bref, c’était un grand faussaire, l’un des premiers de l’histoire !

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