PÔLE ROYAL, Armurerie Royale
Comme vous pouvez l'imaginer, dans la tradition des maisons royales collectionner des armes était un moyen pour souligner sa force et sa puissance. Mais pour les Savoie, de courageux guerriers et des chasseurs expérimentés, les armes étaient une passion. C’est pour cette raison, que l’Armurerie royale de Turin est, avec celle de Madrid et celle impériale de Vienne, l’une des plus riches du monde.
L’Armurerie a été inaugurée en 1837 par Charles-Albert aussitôt après la constitution de la Galerie Sabauda et elle est née avec quelques armes provenant du Musée de l’Antiquité et des arsenaux de Turin et de Gênes. Elle s’est ensuite agrandie de nouveaux éléments provenant des collections personnelles des rois d’Italie ainsi que des achats et des dons.
Actuellement, l’Armurerie fait partie intégrante du Pôle royal et se trouve dans la galerie qui relie le Palais Royal aux secrétariats d’État, lieu aujourd’hui de la préfecture. Le cadre est fastueux. En gravissant l’escalier du XVIIIᵉ, vous entrez dans une pièce qui fut autrefois le théâtre de la cour et qui a été transformée au XIXᵉ siècle en Salle de la Rotonde. De là, vous passez dans la splendide Galerie Beaumont, une grande salle du XVIIIᵉ conçue par le grand architecte Filippo Juvarra (celui de l’Escalier des Ciseaux) et décorée avec des scènes très colorées et vives liées au personnage mythique d’Énée.
La collection est immense : elle va des armes blanches, dont certaines remontent même au Néolithique, aux armures de différents siècles jusqu’au XIXᵉ et, naturellement, des armes à feu. Je vous signale en particulier l’épée du XIIIᵉ siècle de Saint-Maurice, les élégantes œuvres de la Renaissance de l’armurier milanais Pompeo della Chiesa, la gigantesque armure de Diego Felipe de Guzmàn (qui mesurait plus de deux mètres) et la garniture d’armes de chasse de production allemande du XVIIᵉ siècle. L’enfilade d’armures italiennes et allemandes du XVIᵉ est vraiment jolie à voir, vous ne trouvez pas ?
Vous verrez aussi des armes orientales et exotiques, des vestiges de l’époque napoléonienne, dont une épée ayant appartenue à Bonaparte et, naturellement, les armes des rois de la Maison de Savoie.
Le Médailler fait également partie de l’Armurerie royale : une petite salle spécialement conçue par l’architecte de la cour pour abriter la collection de pièces de monnaie, de médailles et de sceaux de Charles-Albert.
CURIOSITÉ : Parmi les pièces les plus originales de la collection il y a des chevaux en bois recouverts de vraie peau de cheval : le plus célèbre est Favorito, qui était le préféré de Charles-Albert. Le roi l’aimait tellement que lorsqu’il dû partir en exil au Portugal à la moitié du XIXᵉ siècle, il voulut que son cheval parte avec lui.