L’asile
L'huitième et dernier épisode est intitulé The Madhouse. Dans l'asile pour pauvres Bedlam, Tom se roule par terre, presque nu, en pleine crise. Deux infirmières lui attachent les poignets et les chevilles, Sarah le tient en larmes. Deux charmantes dames visitent les lieux comme passe-temps : leur sourire est le détail le plus dur et le plus inhumain du cycle. Autour d'eux, le quotidien des fous dans sa monstrueuse comédie. A gauche, on voit un trio avec un type potelé qui se prend pour le pape, un violoniste fougueux et un petit bonhomme mélancolique et malade d'amour. Au centre, un fou se fait passer pour un souverain avec un sceptre et une couronne en papier, tandis qu'un tailleur simien s'habille d'échantillons de tissu et qu'un astronome dément regarde dans un télescope en carton ; dans la cellule derrière Sarah, on peut voir un homme en proie à une crise mystique. Imaginez qu'avant Hogarth aucun peintre n'ait eu le courage de peindre l'intérieur d'un asile psychiatrique d'après nature !