ERMITAGE, Canova Les Trois Grâces Salle 241
Le travail Les Trois Grâces du sculpteur Antonio Canova, est certainement l'une des statues les plus célèbres de tous les temps. Sachez que Canova est considéré comme le plus grand sculpteur du néoclassicisme, au point d'être comparé à Phidias, le sculpteur des temples d'Athènes. Vous devez savoir qu’après l’avoir réalisée, la statue des Trois Grâces a connu un énorme succès, si bien que l'artiste a dû en faire une réplique pour le duc de Bedford, aujourd'hui conservée au Victoria and Albert Museum.
La sculpture que vous admirez a été commandée par l'épouse de Napoléon Bonaparte, Joséphine de Beauharnais, vers 1812. Malheureusement, elle est morte avant l’achèvement de la sculpture. C'est donc son fils Eugène qui en a pris possession.
La pièce, sculptée dans un seul bloc de marbre, représente les trois filles mythologiques de Zeus et Eurynomé : Euphrosine, Aglaée et Thalie, qui représenteraient respectivement la joie, le charme et la beauté de la jeunesse.
Dans cette œuvre, Canova a voulu reproduire en sculpture l'idéal d'une beauté féminine représentant la joie et la sérénité, en prenant l'exemple des œuvres classiques.
Regardez l'élégance avec laquelle les trois filles s'étreignent. Leur visage est serein et leur regard est tourné vers les autres, en excluant presque le spectateur. Leur union semble être soulignée par le mince voile qui, posé sur le bras de la silhouette de droite, repose doucement sur les deux autres. Vous voyez avec quelle habileté Canova est capable de représenter la légèreté du voile ? Faites attention aussi aux détails des coiffures élaborées, à la façon dont l'artiste a défini chaque mèche de cheveux en lui donnant un aspect doux avec des ondulations et des boucles. L'œuvre dégage une sensualité unique, délicate. La position et le regard des filles symbolisent le lien profond qui les unit.
Les fleurs que vous pouvez voir sur la colonne de gauche sont liées au culte de la nature auquel les Grâces étaient liées : on dit que là où elles posaient leurs pieds, des fleurs poussaient.
Curiosité : Vous vous demandez comment ce chef-d'œuvre est arrivé de France en Russie ? Je vous explique tout ! Un petit-fils de l'impératrice Joséphine, le duc de Leuchtenberg, a hérité de cette sculpture. Il a épousé la Grande-Duchesse Maria Nikolaïevna de Russie, fille du tsar Nicolas Ier. Ainsi, depuis 1901, la sculpture a trouvé sa place à l’Ermitage.