CHAPELLE SIXTINE, Le Jugement Dernier Présentation
Le « deuxième acte » de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine débute plus de vingt ans plus tard, après le saccage de Rome par des mercenaires allemands, les redoutables « lansquenets », à une époque où la Réforme protestante commençait à saper le pouvoir du pape.
Pour le souverain pontife Clément VII Médicis, Michel-Ange réalisa un immense Jugement dernier sur le mur au-dessus de l’autel de la chapelle. Après de nombreuses expériences, Michel-Ange prit la décision radicale de démolir le mur, y compris les fresques du Pérugin qui le décoraient, et de le reconstruire en lui donnant une légère courbure. Entre-temps, le pape mourut et Paul III Farnèse fut élu à sa place.
Lorsque les travaux débutèrent sur le nouveau mur du fond de la chapelle Sixtine, Michel-Ange, maintenant âgé de soixante-deux ans, était un homme désabusé et amer, bien différent du jeune rebelle et passionné qui avait affronté les fresques du plafond.
Lorsque le mur du Jugement dernier fut inauguré, il devint aussitôt l’une des œuvres les plus bouleversantes et controversées de l’histoire de l’art.
La fresque raconte le jour du Jugement Dernier, la fin du monde terrestre. L’opposé, dans un certain sens, de la Création peinte en fresque par le même artiste sur la voûte : le mouvement du Christ Juge, qui sépare les élus des damnés, est très semblable à celui avec lequel Dieu le Père sépare la terre des eaux. Avec une liberté prodigieuse par rapport aux canons traditionnels, encouragé par une expérience incroyable et passionnée, Michel-Ange présente une scène poignante, animée par plus de quatre cents personnages avec au centre le Christ au centre d’un ciel clair et uniforme, dépourvu de notion de temps et d’espace.
En haut, vous voyez deux groupes d’anges sans ailes portant les symboles de la Passion du Christ. Au centre, en demi-cercle à côté du Christ, plusieurs saints, dont certains peuvent être reconnus par les instruments avec lesquels ils furent martyrisés. Plus bas, vous assistez à la lutte entre les anges et les démons qui tentent de leur arracher leur âme. Dans la partie la plus basse, juste au-dessus de l’autel, vous avez à gauche la résurrection des corps, avec les squelettes qui se recouvrent de chair et, à droite, l’entrée de l’Enfer.
CURIOSITÉ : Quand le cérémoniaire du pape se scandalisa à cause les nus du Jugement dernier, Michel-Ange le représenta comme Minos, le juge de l’Enfer. Il alla se plaindre auprès du souverain pontife, mais ce dernier lui répondit que l’enfer était en dehors de sa juridiction et donc que le portrait resterait où il était !